Mise à jour : vos dernières nouvelles de l’Île-du-Prince-Édouard!
L’été est peut-être bien terminé, mais le milieu du cinéma de l’Île-du-Prince-Édouard reste très occupé! Des films présentés à guichets fermés lors du Charlottetown Film Festival au nouveau programme d’incubation de Film 4Ward, en passant par bien d’autres sujets encore, voici vos dernières nouvelles concernant l’Î.-P.-É.
À l’occasion du quatrième Charlottetown Film Festival, le public redemandait des films en provenance de l’Î.-P.-É. Le long métrage local Pogey Beach, financé par Téléfilm Canada, a été présenté à guichets fermés lors de la soirée d’ouverture du festival, soit le 12 octobre dernier, et le documentaire The Song and the Sorrow, tourné localement, a été projeté une fois de plus en raison de la demande.
Plus récemment, le tout nouveau programme de Film 4Ward de Film PEI a annoncé les quatre projets émergents et de mi-carrière retenus, lesquels ont été présentés par des équipes composées de cinéastes de l’Î.-P.-É. Ces dernières se verront attribuer un financement total de 80 000 $ dans le cadre de cette initiative! Les équipes gagnantes réaliseront chacune un court métrage pour donner de l’élan à leur carrière, bénéficieront de services de mentorat et autres services et, à l’instar de leurs collègues cinéastes de l’Île, profiteront également des nouvelles installations et de l’équipement de pointe de Film PEI. Pour consulter la liste complète des équipes gagnantes et des projets, cliquez ici.
Du côté de la production à l’Î.-P.-É., les participants au programme Talents en vue de Téléfilm ont terminé le tournage de la websérie Wharf Rats en juillet dernier, et d’autres films, dont A Blessing From the Sea, seront produits sur l’île prochainement. Alors, attendez-vous à recevoir davantage de contenu canadien de la part des cinéastes de l’Île-du-Prince-Édouard!
Comme la saison du cinéma bat son plein dans la région de l’Atlantique, nous avons décidé de tourner les projecteurs vers des longs métrages qui y ont été filmés au cours de l’été. Puisque la diversité régionale est aussi au cœur de la diversité canadienne et que notre merveilleux pays recèle une grande variété de paysages cinématographiques, voici quelques talents à découvrir.
Deux cinéastes nous ont parlé de leurs prochains films et dévoilé pourquoi la région de l’Atlantique les avait attirés pour leur tournage. Andrea Dorfman est une réalisatrice de Halifax dont le nouveau film, Spinster, scénarisé par sa collaboratrice Jennifer Deyell, a été tourné durant l’été dans les villes de Halifax et Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. (Le duo avait déjà travaillé ensemble en 2003 pour la comédie canadienne Love that Boy.)
Robert W. Gray est le scénariste et le réalisateur du film Entropic qui a été tourné pendant l’été au Nouveau-Brunswick. Il s’agit d’une adaptation de la nouvelle qui a donné son nom au recueil de nouvelles qu’il avait publié en 2015 et qui lui a valu le Prix Thomas Raddall pour une œuvre de fiction d’un auteur de l’Atlantique en 2016. En 2017, Entropic a obtenu du financement du Programme de production à micro-budget (devenu depuis le programme Talents en vue) appuyé par le Fonds des talents, à l’instar d’un troisième long métrage qui a été tourné dans la région de l’Atlantique cet été, Scattered and Small, un film écrit et réalisé par Melanie Oates qui a été tourné à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, pendant les mois de juin et juillet.
Voyons ce qu’ils avaient à nous dire!
Andrea Dorfman:
Qu’est-ce qui vous emballe/que pouvez-vous nous dévoiler à propos de Spinster?
« Le film, écrit par Jennifer Deyell, parle de la ‘femme célibataire sans enfants’, un phénomène de plus en plus courant, mais dont on parle de moins en moins, jusqu’à en faire quasiment un tabou. Bien que les choix qui s’offrent aux femmes soient plus nombreux que jamais et qu’elles soient autonomes financièrement, la société leur fait encore sentir qu’elles ‘manquent quelque chose’ si elles ne sont pas mariées et n’ont pas d’enfants. Est-il possible d’avoir une vie intéressante quand on est dans cette situation? C’est la question que pose ce film, et ce qui m’emballe dans cette histoire c’est que, aussi essentiels que soient les idées et les thèmes explorés dans ce film, ils sont rarement abordés dans la culture populaire. »
Comment votre film va-t-il rejoindre les auditoires canadiens et internationaux?
« Les histoires sont le reflet de ce que nous sommes, et le fait de les raconter à d’autres est une façon de leur dire qui nous sommes et ce qui nous rend authentiques. Partout dans le monde, les femmes gagnent en autonomie. Spinster est au fond un récit féministe. Il parle de femmes qui veulent être considérées comme des êtres humains à part entière, même si elles ne sont pas liées romantiquement à une autre personne, qu’elles ne sont pas la femme de quelqu’un. Je crois que cette histoire peut toucher les gens, peu importe où ils vivent dans le monde. »
Parlez-nous de votre expérience de voir une actrice d’Hollywood bien connue comme Chelsea Peretti tenir un rôle dans votre film indépendant tourné dans votre région.
« Jennifer et moi étions extrêmement heureuses que Chelsea accepte de tenir le premier rôle dans notre film, et pas seulement parce que nous savions qu’elle pourrait attirer un vaste auditoire pour le film grâce à ses admirateurs. Chelsea a aimé le scénario, elle se reconnaissait dans les thématiques et, dès le départ, elle a plongé avec enthousiasme dans le personnage de Gaby et elle l’a fait sien. La qualité de son jeu et sa compréhension du personnage l’ont rendu encore meilleur. En tant que réalisatrice, j’ai été choyée de pouvoir travailler avec une actrice possédant ce type d’expérience et son talent pour la comédie. Et je sais que, pour Chelsea, le fait de tenir un premier rôle dans un long métrage lui a permis de repousser ses propres limites en tant qu’actrice et interprète. »
R.W. Gray:
Qu’est-ce qui vous emballe/que pouvez-vous nous dévoiler à propos d’Entropic?
« Entropic est un thriller psychosexuel qui relate la brutale tentative d’un bel homme d’en finir avec la beauté et de se libérer des personnes qui le désirent. »
Pourquoi est-ce important de faire des films dans la région de l’Atlantique?
« Les films qui viennent de cette région et qui font partie de son histoire – des films comme Margaret’s Museum, Hanging Garden, Werewolf ou Closet Monster – sont des films crus et porteurs d’une vérité pas toujours facile à regarder. Ces histoires sont d’une grande importance et elles peuvent changer notre compréhension de qui nous sommes si nous acceptons de nous ouvrir à elles. »
Comment votre film va-t-il rejoindre les auditoires canadiens et internationaux?
« Portées par une esthétique gothique ou racontées de manière inquiétante – la touche ‘atlantique’ en somme, les questions que le film pose à propos de la beauté et de l’objectification prennent une importance encore plus capitale dans un monde qui balaie négligemment ce qui lui reste d’humanité, et qui aime et suit les histoires les plus aseptisées. »
