Depuis maintenant trois éditions – et c’est loin d’être terminé – les femmes en milieu de carrière choisies pour participer à l’Animation Career EXCELerator Program (ACE pour faire court) du chapitre de Vancouver de Women in Animation mettent à profit ce qu’elles ont appris pour créer ensemble un court métrage ou une série pilote dans le cadre de ce programme de formation national innovateur décrit par sa fondatrice et la productrice co-exécutive Rose-Ann Tisserand comme un « camp d’entraînement créatif clé étalé sur deux ans ».
Offrant des séances axées sur le renforcement de la confiance ainsi que du mentorat et des programmes de formation conçus sur mesure pour des postes créatifs clés, ACE a pour mission de « propulser la carrière des femmes en animation », comme l’explique son site Web.
Nous leur présentons un excellent éventail de toutes les compétences qui, croyons-nous, les aideront à trouver leur voix, à l’entendre et à y faire confiance – et nous leur disons que c’est CORRECT de ne pas tout savoir.
Outre différents facteurs et obstacles comme le manque de confiance en soi et la « réticence à prendre des risques », note Tisserand, qui est également productrice exécutive aux Flying Kraken Creative Studios et productrice exécutive et cocréatrice de Puddle Jumpers en développement avec Silvergate Media, « les femmes peuvent avoir à surmonter d’autres défis comme la conciliation travail-vie personnelle, le fait d’être mère ou de prendre soin d’un proche, tout cela en gérant une carrière qui prend de l’expansion. L’objectif du programme ACE est de trouver ces femmes qui veulent progresser dans leur carrière et de leur dire “nous allons vous aider à y parvenir”».
Former certaines des « professionnelles les plus talentueuses du Canada »
Chaque participante fait une demande pour un rôle précis au sein du groupe (ex. : scénariste, productrice, réalisatrice, directrice artistique, superviseuse de scénarimage, monteuse, directrice de l’animation, compositrice).
En plus de participer à des ateliers sur les compétences générales et spécialisées et sur les affaires (portant sur un éventail de sujets comme les questions d’ordre juridique, l’embauche dans le respect de la diversité et de l’inclusion, les jeux de rôle et autres), chaque participante est jumelée à sa propre mentore pour son rôle. Une réalisatrice, par exemple, sera mieux outillée pour savoir « quoi rechercher dans les notes d’animation, ce qui est important lorsqu’on travaille avec une directrice ou un directeur artistique, comment entendre sa voix, quelle est sa vision, comment s’adresser à son équipe, comment parler de manière stratégique à une cliente ou un client qui a une vision différente », explique Tisserand.
Le programme se termine par un voyage pour assister à une conférence ou à un festival. « Nous démystifions le processus du scénario à l’écran, et jusqu’à la mise en marché du projet… Nous leur enseignons comment se mettre de l’avant ainsi que leurs idées créatives. Nous leur présentons un excellent éventail de toutes les compétences qui, croyons-nous, les aideront à trouver leur voix, à l’entendre et à y faire confiance – et nous leur disons que c’est CORRECT de ne pas tout savoir. »
La confiance, la vulnérabilité et la prise de risque sont également importantes. « Lorsqu’une personne se sent dépassée, nous pouvons lui dire “Nous sommes là pour toi, nous sommes passées par là, voici des outils et des idées qui pourraient t’aider à composer avec la situation” ».
Selon elle, entendre le point de vue de la mentore est très utile. « D’abord, cela aide les candidates à savoir qu’elles ne sont pas seules. Nous sommes là pour te soutenir, nous allons t’aider à passer au travers. Et ensuite, elles apprennent que tout cela est normal! Les femmes pensent qu’elles n’ont pas le droit de ressentir ces choses-là alors qu’en fait, être capable de dire “Je ne connais pas la réponse, j’ai besoin d’aide” dénote une grande force de caractère et est très important. »
Et aux éventuels partenaires en production, en distribution ainsi qu’aux membres de l’industrie internationale, nous pouvons leur dire sans hésiter qu’une professionnelle confiante, nuancée et compétente est un atout à toutes les étapes de la production et de la mise en récit. Lorsqu’on aborde la question avec elle, Tisserand acquiesce : « Elles ont leur expérience, elles ont trouvé leur voix, elles ont confiance en elles, et maintenant, elles ont cette très importante mention au générique. »
Elle ajoute : « Le Canada a l’immense chance de posséder un bassin exceptionnel de professionnel.le.s de talent qui s’identifient comme des femmes ou des personnes non binaires. »
Que réserve l’avenir aux femmes en animation?
Si les « rôles en production représentent le domaine où les femmes s’en tirent bien », poursuit Tisserand, « nous essayons toujours d’amener les femmes à occuper plus de rôles créatifs clés, à siéger à des conseils d’administration, et à devenir des décideuses. »
À l’heure où elle et ses collègues examinent les possibilités d’adaptabilité et d’expansion pour ACE, elle est fière de ce que le programme a accompli jusqu’à maintenant, incluant la création de trois nouvelles sociétés dirigées par des femmes, une par chaque équipe d’ACE.
« Pour nous, c’est mission accomplie : toutes les femmes qui ont suivi le programme ont progressé dans leur carrière, ce dont nous sommes très fières. Lorsque je vois un écran Zoom avec une quinzaine de femmes réglant des problèmes d’effets spéciaux ou de scénario, ça me rend de bonne humeur chaque fois! »